Pauvres malheureux

Cet après-midi, en allant prendre le métro à Belleville, j’ai pris un tract. J’ai hésité une seconde avant de le faire parce qu’à cet endroit j’ai déjà vu des groupes de catholiques tendant une revue dont le titre m’échappe —j’hésite toujours entre un regard droit dans les yeux exprimant tout mon athéisme, ou un passage rapide comme s’ils n’existaient même pas— mais finalement je me suis dit qu’un jeune homme aux cheveux longs, avec une veste en cuir, une petite barbichette et un tract dans la main pouvait ressembler de loin à moi-même dans une autre situation, ou du moins à des amis, des gens que je connais ou des gens avec qui j’ai pu marcher côte à côte dans des manifs. Lire la suite